Villemoison (Nièvre)

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La chapelle de Villemoison a conservé intact son chœur du XIIe siècle et une partie de sa façade...

Propriété privée - Ne se visite que l’été et pour les Journées du Patrimoine

Commanderie de Villemoison

Situation

La commanderie est située à environ 3 kilomètres de Cosne-Cours-sur-Loire, direction Saint-Père par la route départementale 168.

Commanderie de Villemoison

Origine

  • La maison du Temple de Villemoison remonte à la moitié du XIIe siècle.
  • 1180 : Mentionnée pour la première fois lors de la fondation du Temple de Saint Bris près d’Auxerre par Gaufridus de Arsi, frère de l’abbé de Vézelay, en présence d’un frère Templier de Villemouson.
  • 1189 : Hervé de Donzy fait don "aux frères du Temple de Salomon de Villemouson" d’un bail avec le seigneur de Saint-Venant (Archives Nationales S 5242, cart. 297, p.1). Temple de Villemoison avant sa restauration
  • 1190 : Hugues de Arconid donne aux Templiers la "ville d’Escueili", moyennant la redevance annuelle de 2 muids de froment et 2 setiers de fèves. La charte, datée de Cosne, porte cette mention historique : "Anno quo rex Philippus Francie ivit ad Jherusalem, ab incarnationne M° C° XC°".
  • Cette même année, Hugues, seigneur de Saint-Verain, témoigne aussi de sa bienveillance envers les Templiers de Villemoison, en confirmant un bail à rente fait à ces derniers par Geoffroi, son frère, d’un moulin situé à Verli, et du don d’un muid d’avoine fait par le même Geoffroi.
  • 1240 : Hugues de Saint-Fargeau donne aux Templiers la terre de Neusy. Hervé de Gien, de qui relevait cette terre, approuva cette donation et en consentit l’amortissement.

La préceptorie

Temple de Villemoison avant sa restauration

  • L’ensemble de la préceptorie fut attribué en 1312 par le pape Clément V aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
  • Par la suite, cette commanderie fut rattachée à celle du Saulce-sur-Escolives, puis à l’évêché d’Auxerre avant d’être vendue en 1792 comme bien du Clergé.
  • La maison du Prieur conserve sur sa façade Est des ouvertures Romanes et des lucarnes de la Renaissance.
  • En 1966, lors du rachat par son propriétaire actuel, elle était composée d’un ensemble agricole important qui masquait la chapelle. Devant la façade ouest, il y avait un hangar, une grange et un grand bâtiment à usage d’écurie surmonté d’un grenier. Entre la façade nord de l’abside et le logis du commandeur, était un grand bâtiment analogue au précédent dans lequel étaient logés un pressoir et des cuves masquant l’abside et sa porte d’accès.

La chapelle

Chapelle de Villemoison

  • On peut penser que la chapelle romane fut terminée vers 1180.
  • Elle consiste en un bâtiment rectangulaire, orienté pratiquement est-ouest, avec une abside en cul-de-four à l’est.
  • Le bâtiment que nous voyons aujourd’hui n’est plus celui d’origine car la partie rectangulaire a été agrandie à la fin du XVIIIe siècle.
  • L’intérieur de la chapelle avait été divisé en une grange et deux étables, l’abside avait été transformée en cellier et quatre fenêtres romanes obturées ; seule persistait, en mauvais état, celle située au-dessus de l’autel.
  • Une porte donnant accès à l’abside au nord a été implantée au XVIe siècle par les chevaliers de Malte.

Restauration de la commanderie

  • Lors de la restauration de cette commanderie, le propriétaire entrepris de dégager la chapelle de tous les ajouts de la fin du XVIIIe siècle qui la masquaient.
  • Le portail roman qui était complètement pris dans la maçonnerie fut dégagé avec le plus grand soin. Sous cette maçonnerie furent découvertes des colonnes et des chapiteaux à feuilles d’acanthe intacts.
  • Une croix du Temple est gravée sur le pied droit du portail.

Villemoison : Christ en gloire Porte de la chapelle de Villemoison

  • A l’intérieur de la chapelle, tous les murs ont été enlevés, pierre par pierre, et en particulier celui qui obturait l’arc brisé. Des colonnes et des chapiteaux formés de gouttes d’eau portant la coquille retournée des pèlerins de Compostelle furent également mis à jour.
  • Dans les murs, outre des pierres sculptées du portail, furent trouvés des morceaux de dalles funéraires du XVIe siècle, des fragments de statues dont un Christ aux liens auquel il manque la tête, une autre statue elle aussi décapitée, deux têtes de Christ martelées ou fendues, une tête de vierge également martelée et un mouton décapité.
  • Les trois fenêtres de l’abside qui avaient été obturées furent dégagées, ce qui permit de mettre en évidence des fresques du XIIe siècle représentant des spirales de fleurs d’églantine.
  • Des vitraux furent posés en 1974 sur toutes les fenêtres de l’abside.
  • La fresque de la voûte représente un Christ en majesté d’aspect oriental, le bras fléchi et l’index tendu avec à ses pieds les symboles des quatre Évangélistes.

Fouilles

  • 1969 et 1970 : Des fouilles méthodiques entreprises sous la direction du Professeur Pesez de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris permirent de découvrir, à trois mètres de l’abside et à 75 cm du sol, un premier squelette incomplet sectionné au niveau du bassin, dont les os étaient dispersés sur plusieurs couches. Une boucle de ceinture en bronze fut trouvée entre les fémurs ainsi que quelques clous. Un morceau de pierre tombale portant une croix pattée dans un angle et deux inscriptions débutant par : "ci-git" et se terminant par "Ave Maria" était enfoui à côté des ossements.

Villemoison : le logis des chevaliers

  • Les archéologues mirent au jour, 25 cm plus bas, un autre squelette intact de grande taille (1,94 m) orienté est-ouest, les bras croisés sur la poitrine et une demi-douzaine de gros clous porteurs de morceaux de bois. Un troisième squelette plus petit (1,87 m) se trouvait à droite sur le même plan, également intact. Le caractère plus dépouillé des sépultures qui n’ont pas été visitées et la datation au carbone 14 permettent de considérer qu’il s’agit de deux commandeurs de l’ordre du Temple.
  • Ces deux squelettes furent par la suite déposés sur des liteaux de bois, dans la position où ils avaient été découverts, dans une sépulture imperméable aux variations de la nappe phréatique. Leur bon état de conservation a été contrôlé en 1983.
  • Les fouilles permirent aussi de retrouver les fondations du XIIe siècle du mur qui a été abattu.
  • 1973 : Pour la première depuis plusieurs siècles, une cérémonie religieuse a eu lieu dans la chapelle. D’autres ont suivi ainsi que des concerts et des expositions.

Les précepteurs du Temple

  • 1180 : Frère Robert Ferrecoc
  • 1190 : Frère Simon
  • 1220 : Frère Robert Ferrecot
  • 1240 : Frère Gervasius
  • 1281 : Frère Gauterius Gonterii
  • 1294 : Frère Geoffroy de Charnoy
  • 1303 - 1307 : Frère Guillelmus de Lurs

Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem

  • 1356 : Frère Pierre de Ramburelles
  • 1363 : Frère Robert Piel
  • 1367 : Frère Jehan de Carrois
  • 1382 : Frère Jehan de Quarroys (Carrois)
  • 1391 : Frère Guillaume Lamy
  • 1422 : Frère Oudan Justot
  • 1452 : Pierre de Celsoy
  • 1469 : Chevalier Robert de Franquelance
  • 1488 : Antoine Du Bournel
  • 1523 : Claude d’Aussienville (Ancienville)
  • 1538 : Guillaume du Fay

Le mot du propriétaire

Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr

Sources de référence

  • QUANTIN (Maximilien) : Histoire des ordres religieux et militaires dans le département de l’Yonne. Annuaire historique de l’Yonne (1882) ; Ed. de Sancey (1981).
  • MANNIER (Eugène) : Les commanderies du Grand Prieuré de France. Paris (1872).
  • BOUTHIER (Alain) : Saint-Père-les-Cosne. Annales des Pays Nivernais.
  • GARNAULT (Guy) : Chapelle de VILLEMOISSON. Annales des Pays Nivernais N°53 (1987).
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