Propriété privée - Ne se visite pas
- Origine et situation
- La commanderie
- La chapelle Sainte Emerence (ou Emerance)
- Les fresque de la chapelle
- Pierres tombales de frères Hospitaliers
- Pierre tombale d’un frère Templier
- Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine et Situation
- Guéliant, Guéliand ou encore Guéland, peut être à l’origine "Gué des Landes" ou "de la Lande" du fait de la proximité d’un gué aujourd’hui remplacé par un pont à plusieurs arches de pierres.
- Par cet ancien passage reliant les deux rives de la Sarthe, on accédait jadis au petit village de Moitron.
- Là, à une centaine de mètres en aval, sur la rive droite de la Sarthe, sont situés les bâtiments de l’ancienne préceptorie du Temple du Gué-Lian.
- Fondée au cours du XIIe siècle, le Templum de Vado Heliande dépend de la Province templière du Poitou.
- Les premiers documents connus de cette ancienne préceptorie datent de 1312 ; ils se rapportent à la dévolution des biens à l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
La commanderie
- Les bâtiments de cette commanderie s’élevaient anciennement dans un vaste enclos limité au Nord par la Sarthe, à l’Est et à l’Ouest par des douves remplies d’eau.
- Au sud s’élevait un haut mur avec une porte flanquée de deux pavillons et d’un pont-levis qui permettait l’accès à l’intérieur de la commanderie.
- Au Nord, se trouvent toujours la chapelle et la demeure du commandeur, qui dans sa fondation remonte pour partie au XIIe siècle.
- Au rez-de-chaussée, cette demeure se compose d’une grande pièce principale avec un escalier situé à gauche en entrant. Il conduit au premier étage.
- A l’intérieur, le plancher était soutenu par un curieux poteau sculpté du XVe siècle, qui se trouverait aujourd’hui à Mozé [Lors de notre visite, nous n’avons pas pu vérifier ce fait ; si vous en avez connaissance, nous serions intéressé par un cliché de ce pilier. Merci par avance].
- A l’est de la cour actuelle s’élève une vaste salle longue de 15,50 m. sur environ 7 m. de large.
- Les murs ont une épaisseur de plus d’un mètre. Une porte s’ouvrait dans le pignon occidental.
- Cet ensemble remonte au XIIe siècle et est appelé "Le Temple".
- Transformée en grange, cette salle était la grande salle de réunion des chevaliers : la salle du chapitre.
- Enfin, jouxtant au Temple, une autre bâtisse tout aussi importante dans sa dimension devait servir de dépendance.
La chapelle Sainte Emerence (ou Emerance [1])
- La chapelle date de la fin du XIIe siècle.
- On pénètre dans l’oratoire par une porte en plein cintre avec archivolte à double rang de festons.
- La nef de 16 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur seulement, se termine par une abside circulaire.
- A gauche, un petit bénitier, en forme de cuve à bec, est incrusté dans le mur.
- Vers la moitié de la chapelle, un jubé en bois fermait le haut de la nef.
- Le maître-autel avait un retable sur lequel étaient peintes à gauche les images de saint Jean Baptiste et de la Vierge, à droite celles d’un saint ermite ou religieux. Y figuraient également une croix de Malte et un blason portant d’argent à trois hérissons de sable.
- Ce retable se terminait, dans sa partie supérieure, par une sorte de dais ou de baldaquin revenant en avant en forme de quart de cercle, surmonté d’une frise sculptée d’un dessin représentant des dragons ou chimères avec un large feuillage.
- Du côté nord, une porte latérale a été murée.
- Vers le Midi s’ouvrent deux fenêtres romanes primitives et deux fenêtres postérieures dont l’une était en arc brisé.
- Le chœur est éclairé par deux baies romanes, celle de gauche est bouchée et conserve des traces d’archivolte.
Les fresque de la chapelle
- Sur le mur nord de la nef, apparaissent encore quelques fresques dont il est impossible de donner un descriptif.
- Ces peintures remonteraient au XVe siècle, donc seraient postérieures à l’époque templière.
- Elles semblent être dues à Jehan Le Pelletier, commandeur du Guéliant.
- Elles représentaient trois élégants jouvenceaux :
le premier coiffé d’une toque empanachée est monté sur un cheval brun,
le deuxième, tête nue, vêtu d’une sorte de tunique verte à manches fendues, tenant sur le poing un faucon et accompagné d’un chien, monte un cheval richement harnaché qui paraît se cabrer,
le troisième suit sur un cheval également blanc.
Pierres tombales de frères Hospitaliers
- Il y a quelques années, deux pierres tombales étaient encore visibles dans cette petite chapelle.
- La première était celle du commandeur Jehan Le Pelletier. On pouvait y lire : "Cy gist noble homme frère Jehan Lepeltier commandeur du Mans, de Lespine en Belin, du Guelian, qui trépasa le...".
- La deuxième était celle de Guillaume de Saint-Mars sur laquelle était inscrit "Cy dessous gist en ce noble moustier frère Guillaume de Sainct Mars, chevalier de l’ordre de Saint Jehan de Hierusalem, commandeur de ce lieu du Guélian, qui, l’an de grâce dit mil V et XX décéda... le... jour de janvier. Prions Dieu...".
- Aujourd’hui, ce sont deux copies grandeur nature qui rappellent ce souvenir dans la chapelle.
Pierre tombale d’un frère Templier
- Mais une troisième pierre tombale (ci-dessus), anonyme celle-ci, n’attire pas les regards.
- Timbrée d’une petite croix grecque dans un cercle, cette pierre est vraisemblablement celle d’un frère du Temple.
Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem
- 1315-1318 : Frère Robert de Dreux, commandeur du Guéliant
- 1388-1389 : Frère Nicolas, commandeur du Temple du Guéliant
- 1416 : Frère Bertran de Cluis, commandeur de Bercon et du Guéliant
- 1443 : Frère Jacques Tousemouche, fermier du Guéliant
- 1468 : Frère Jehan Lepeletier, commandeur du Guéliant et l’Espine
- 1478-1486 : Frère Jehan Le Peletier, commandeur du Guéliant et Beaumont
- 1498-1503 : Frère Anthoine de Perdicque, commandeur de l’Epine, de Guéliant
- 1503-1519 : Commandeur du Guéliant, Grateil, l’Espine, Bercon, Beaumont et du Mans
- 1531-1536 : Frère Gaucher Conaygné, commandeur du Guéliant, Ste Catherine, et Ballon
- 1567-1573 : Frère Rolland du Quellennec, commandeur du Guéliant et Beaumont
- 1588 : Frère Cidrach de Baillou, commandeur du Guéliant, Beaumont et Bercon
- 1589 : Sieur de la Barre, commandeur au Guéliant
- 1601 : Frère Simon d’Aubigné, commandeur du Guéliant, Grateil et Beaumont
- 1634 : Frère Pierre Foucaud de la Noue, commandeur du Guéliant et Beaumont
- 1685 : Monsieur Guytton, notaire fermier de la commanderie du Guéliant
- 1771-1er mai : Augustin Joseph Peralta, régisseur à la commanderie de Guéliant
- 1771-10 août : Frère Louis Georges Le Jumeau des Perriers, commandeur du Guéliant
- 1772-24 mars : Georges Hatton, procureur fiscal de la commanderie du Guéliant
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr.
Sources de référence
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon (1930).
- SOULET (René) : Groupe International d’Etudes Templières. Bulletin N°17 (1981).
- CORDONNIER-DETRIE (Paul) : Le Gueliant en Moitron. Revue Historique et Archéologique du Maine. Tome XXXV (1955).
- P.C.D. : Vieux Souvenirs - La commanderie du Guéliant.
- L’INSOLITE N°30 : SPECIAL ORDRE DU TEMPLE. Epitaphier de l’ordre du Temple.
- Archives Départementales de la Sarthe.