Propriété de la ville d’Hyères
- Origine & Situation
- Histoire de la commanderie
- La commanderie
- La chapelle Sainte-Claire
- Les précepteurs du Temple
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine & Situation
- Le 18 mai 1156, l’archevêque d’Arles, Raimon de Montredon, donne au Maitre de la milice du Temple en Provence l’église Saint-Martin " in terminio Areis ".
- NDLR : Selon la tradition locale, l’église actuelle Saint-Louis aurait été construite par les Templiers avant de devenir celle des Cordeliers. Ce sanctuaire, bâti au XIIe siècle et reconstruit au XVIe siècle, était déjà édifié en 1248, lorsque le Cordelier Fra Salimbene visita le couvent. Cette visite est décrite en 1254 quand Saint-Louis y descendit.
- 1166 : Muriel Vecchione écrit : Il [L’archevêque d’Arles] leur reprend cette chapelle pour la céder à l’église Sainte-Marie de Pignans. A ce moment-là, les Templiers se rapprochent de la ville pour s’implanter extra muros, tout près de la première enceinte, sur une petite éminence appelée " rocher du Piol ".
Histoire de la commanderie
- 1198 : Dans un acte qui intéresse la maison de Ruou, il est fait mention de Jordan, précepteur de la maison d’Hyères (Arearum).
- Le Temple d’Hyères forme une importante exploitation agricole qui dispose de vignes, de terres labourables et d’oliveraies tout autour de la ville.
- 1207 : Le comte de Provence donne au Temple le castrum de Montfort en paiement d’une importante livraison de blé que lui a fait le membre d’Hyères.
- 1308 : Lors de l’arrestation des Templiers en Provence, la liste dressée pour la maison de Hyères ne contient que quelques noms dont :
Fr. Petrus Ioannis de Monte Meyano Baiulia Arearum
Fr. Raimundus de Angulis Praeceptor Domorum de Petra Saza et de Arearum
- 1312 : Le concile de Vienne attribue les biens de l’ordre du Temple à celui de l’Hôpital. Mais les prélats du royaume d’Arles, se rangent sur l’avis des Italiens, des Anglais et des Allemands qui préconisent plutôt la création d’un nouvel ordre militaire qui hériterait du patrimoine templier.
- 1312 : Bérenger d’Auvergne, chanoine de Béziers, l’évêque de Famagouste et Jaume Novelli, chanoine de Barcelone, commissaires députés par le pape pour l’incorporation des biens du Temple à l’Hôpital, demandent aux prêtres du diocèse de Toulon de mettre l’Hospitalier Jaufré Rostan en possession des biens des Templiers à Hyères, nonobstant l’opposition de Pons de Vicinis, chevalier de Pierrefeu, menacé d’excommunication en cas de refus.
- 1314 : Finalement, les biens du Temple de Hyères sont affectés à la commanderie hospitalière de Beaulieu qui les afferme à divers particuliers.
- 1338 : Le membre d’Hyères est dénommé Domus de Areis de Piolo.
- 1673 : Le conseil de ville d’Hyères acquière la tour Saint-Blaise " au bas de laquelle, rapporte Expilly qui l’a visitée, est une chapelle voûtée et, au-dessus, une longue et magnifique terrasse où l’on monte par un escalier pratiqué dans l’épaisseur du mur qui sont d’une structure si admirable qu’ils semblent n’être faits que d’une seule pierre ".
- Dans la partie supérieure de l’édifice sera installée la Mairie, alors que la chapelle sera laissée aux Pénitents bleus qui l’occuperont jusqu’en 1765, date de leur transfert à Saint-Pierre.
- 1765 : La chapelle est transformée en halle.
- 1769-1770 : La ville d’Hyères aménage la tour d’un grenier à foin à l’étage, puis des boutiques et des magasins d’armes en créant un niveau supplémentaire.
- 1770 : Le Conseil municipal s’installe en ce lieu qui devient la Mairie jusqu’en 1913.
- 1987 : La tour Saint-Blaise, appelée Tour des Templiers, est classée Monument Historique.
La commanderie
- 1198 : La tour Saint-Blaise fait partie d’un important ensemble qui comprend (également au XIIIe siècle) un casal [1] et des dépendances diverses : moulin, cellier, grenier, écurie, forge, four,... Ces bâtiments se répartissent autour d’un énorme rocher, " le piol ", sur lequel s’appuie la tour.
- NDLR : Selon Muriel Vecchione, le vocable actuel de Saint-Blaise est connu par les textes modernes (1667 et 1673). En 1370, dans les comptes du synode de Saint-Luc, il est fait mention du Prior Sancti-Martini-de-Piolis, Tholonensis diocesis, sciti in loco Arearum. Le vocable de la première chapelle a-t-il été transféré au lieu de l’implantation définitive ?
- Transformée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la tour est semi-circulaire, avec une chapelle au rez-de-chaussée et une aula [2] à l’étage. Un escalier pratiqué dans l’épaisseur du mur permet d’accéder à une terrasse fortifiée, au sommet de l’édifice.
- Selon Raoul Chassinat, " de vieux habitants d’Hyères ont connu l’existence d’un souterrain creusé sous la ville, qui faisait communiquer l’ancienne chapelle des Templiers de la place du Piot, avec une maison de la rue des Porches, dans la cave de laquelle, il s’ouvrait, et qui s’appelait la Maison de la Commanderie... Il existe [dans cette cave] encore des arceaux en ogive, trace d’une ancienne chapelle ; on y aurait même trouvé, il n’y a pas si longtemps, un bénitier scellé dans la muraille, et assez bien conservé. "
Les précepteurs du Temple
- 1198 : Jordan
- 1213 : Bertrand de Gardanne
- 1236 : Isnard Ricard
- 1256 : Lambert
- 1271 : Guillaume Dalmas
- 1308 : Raymond de l’Angle
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr.
Sources de référence
- Archives départementales du Var pour l’extrait du plan napoléonien.
- CHASSINAT Raoul : Hyères ancien et moderne, promenades pittoresques, scientifiques et littéraires sur son territoire, ses environs et ses îles.
- Musée municipal d’Hyères : Tour Saint-Blaise - Commanderie Hyères Var.
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon.
- VECCHIONE Muriel : Un édifice templier en Provence : la tour Saint-Blaise d’Hyères. Provence Historique, fascicule 159 (1990).