Se visite selon des horaires d’ouverture
- Origine
- Histoire de la commanderie
- La chapelle Sainte-Anne
- Les autres bâtiments
- La fontaine Sainte-Claire
- Les précepteurs du Temple
- Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine
- 1129 : Thibaut II, comte de Champagne et de Brie, seigneur de Coulommiers, accueille à Troyes le concile qui va reconnaitre officiellement l’ordre du Temple et lui donner sa règle.
- Pour confirmer son soutien à l’Ordre naissant, Thibaut II lui donne :
la maison de l’Agent, à Coulommiers
le moulin de la ville
les biens de Montbillard. Ce lieu fut appelé la ferme du Temple jusqu’à sa prise de possession par les chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Ensuite, il prit le nom de l’Hôpital-sur-Coulommiers, ou ferme de l’Hôpital.
Histoire de la commanderie
- Les Templiers construisent d’abord une chapelle romane sur le Mont Billard.
- Puis une ferme prend forme avec la construction des bâtiments nécessaires aux activités agricoles : la commanderie de Coulommiers devient imposante et riche.
- 1173 : « Henry, comte palatin de Troyes fait savoir qu’Evrard le Camerier a donné à la maison du Temple de Coulommiers (domui de Templo apud Columbarium constitute), son moulin de Coulommiers avec le tenancier du dict moulin à 20 sols de sens annuel en perpétuelle aumône, comme aussi que Ferry de Paris a pareillement donné à la dite maison un moulin avec ses deux roues qu’il avait au dict Coulommiers et pour vassale, une femme avec ses deux fils. »
- Les donations se succèdent. Ce sont au total près de 400 hectares que reçoivent les Templiers de Coulommiers.
- Ces derniers organisent et administrent leurs belles et nombreuses fermes dont plusieurs possèdent de grands étangs.
- 1302 : Hugues de Perault, visiteur général de l’ordre du Temple, fait un don à la “Meson-Dieu” de Coulommiers en ces termes :
A tous ceux qui ces presentes lettres verront et orront, frère Hugues de Perault, generals visiteures de mesons de la chevalerie don Temple deça mer, salut en Nostre Seigneur. Sachent tout que nous, selon le regard de la divine pitié, entendans la devote religion et honneste vie esquels les frères et seures de la Meson-Dieu persevèrent, et que les œuvres de misericorde faites chacun jour en celle mesme Meson-Dieu assise à Coulemiers, du conseil et de l’assentement de nos frères, donnons aux dessus dits frères et seures de ladite Meson-Dieu presens et avenir, une meson a Coulemiers, mouvant de la censive de nostre meson dessus Coulemiers.
- 1308 : Arrestation des quatre Templiers de Coulommiers (le commandeur et trois frères).
- Au XIVe siècle, les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem prennent la succession des Templiers. Ils réunissent les commanderies templières de Coulommiers et Bilbartaut à leur chef-lieu : Maison-Neuve.
- Mais les guerres ravages Maison-Neuve qui est brûlée et presque entièrement démolie : le siège de la commanderie est transféré dans la maison de Coulommiers.
- Durant ce XIVe siècle, les Hospitaliers emploient tous leurs moyens à réparer les dommages que la guerre a également causé à leur maison de Coulommiers.
- 1479 : La commanderie de Coulommiers est réunie temporairement à celle de Paris.
- A la Révolution, la commanderie est vendue comme bien national.
- 1966 : Le dernier fermier quitte la commanderie de Coulommiers.
- 1993 : L’ATAGRIF (Atelier de Techniques Anciennes du Groupement Remparts Ile-de-France) crée, à la commanderie de Coulommiers, le Centre de Culture et d’Histoire destiné à la recherche, l’étude et la transmission de la culture historique médiévale.
La chapelle Sainte-Anne
- Correctement orientée, la chapelle de l’Hôpital date des XIIIe-XIVe siècles. Elle a succédé à la chapelle primitive construite au XIIe siècle.
- Jusqu’à la Révolution, une flèche dominait le lieu de culte de la commanderie (repère I de la gravure de Chastillon - XVIe siècle).
- L’édifice forme un rectangle de 21m de long sur 6,72m de large, avec une hauteur sous voûte de 11 m.
- La nef se divise en quatre travées éclairées chacune par une haute fenêtre romane. Quant à l’abside carrée, elle est éclairée par un triplet.
- Au XIXe siècle et près de l’autel qui avait déjà disparu, se voyaient deux pierres tombales :
l’une est actuellement conservée au Musée des Antiquités de Rouen sous le N°1025 " Don de M. THERAY, antiquaire à Paris". Son épitaphe est très effacée ; elle se rapporterait à un chevalier du Temple du nom de Raimbaldus.
la seconde est celle de frère Simon Hardi ; elle portait cette épitaphe :Cy gist humble religieux en Dieu, frère Simon Hardi co. mendeur de céans, de Bibertost et du temple de Passi qui lon temps demoura en Rodes et fut soubs prieur de leglise conventual du lieu lequel trespassa lan de grace mil cccc. xx le... du mois de... Priez Dieu pour... trespassez. Nudes revertar iluc.
- La chapelle était entièrement peinte.
- Un badigeon appliqué au XVe siècle recouvre les fresques templières.
- Quelques fragments des peintures datant de la construction de la chapelle sont réapparus après des travaux de restauration.
Les autres bâtiments
La salle du Chapitre
- Cette salle date du XIIe siècle et devait être certainement plus grande qu’aujourd’hui.
- La travée du côté de la chapelle est d’origine.
Le pigeonnier
- Le pigeonnier fut inséré dans le mur Nord du bâtiment du Chapitre vers la fin du XVIe siècle. Il est l’œuvre des Hospitaliers.
- Il comporte 393 nichoirs en plâtre destinés à accueillir les pigeons du domaine de la commanderie.
- Rappelons que tout pigeonnier possède autant de nichoirs que le domaine dispose d’arpents de terres. Ce qui correspond pour Coulommiers à un domaine de 400 arpents (200 hectares).
Le logis du commandeur
- Ce logis fut construit à l’époque templière mais son état actuel est issu de nombreuses transformations au fil des siècles.
- Le logis d’origine devait être deux fois plus grand : il s’étendait vers le Nord.
- L’accès aux étages se faisait par un ou deux escaliers.
- Les portes et les fenêtres étaient en arc brisé.
- Au XVIe siècle, d’importants travaux de restaurations sont entrepris par le commandeur Bertrand de Cluys.
- L’aspect extérieur est modifié par l’apposition de fenêtres à meneaux.
- En façade, une tour d’escalier est construite ; elle est carrée à sa base et octogonale à son sommet.
Le bâtiment Nord
- Il abrite les anciennes écuries de la commanderie.
- Restauré dans les années 1980, il accueille aujourd’hui le centre de loisirs de la ville de Coulommiers.
La grange aux Dîmes
- Construite au XVIe siècle, elle ferme la cour de la commanderie sur tout son côté Ouest.
- Longue de 33 mètres, elle renferme un superbe exemple de charpente de l’époque.
Les communs du côté Sud
- Les deux bâtiments sont appelés petite et grande charreterie.
- Ils étaient autrefois utilisés pour le stockage des outils agricoles.
La cave
- De l’époque templière, la commanderie conserve également une cave dont il reste deux salles.
Les précepteurs du Temple
- XIIIe siècle : frère Raimabud
- ... : frère Arnoul
- Vers 1267-1291 : frère Robert le Frison
- Vers 1300-1303 : fratre Remigius
Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem de Maison-Neuve et de Coulommiers
- 1324 : frère Jehan de Beaumetz (Jean de Beaune)
- 1342 : frère Simon de Chauderon
- 1356 : frère Guy de la Noue
- 1372 : frère Jehan Delacourt
- 1379 : frère Raoul de Borges
- 1388 : frère Jehan le Braquier
- 1394 : frère Pierre le Bescot
- 1398 : frère Jehan le Gruier
- 1405 : frères Nicole de Girard Guinet
- 1409 : frère Jehan Fromentin
- 1414 : frère Eustache de Cueilly
- 1424 : frère Henri de Bye
- 1428 : frère Pierre de Baufremont
- 1429 : frère Jean Morant
- 1433 : frère Jehan Le Gay
- 1448 : frère Roger Sergent
- 1455 : frère Simon Hardi
- 1469 : chevalier Bertrand de Cluys
- 1495 : chevalier Charles de Noray
- 1493 : chevalier Emery d’Amboise
- 1504 : chevalier Jacques de Château-Châlon
- 1506 : chevalier Antoine Chabot
- 1510 : chevalier Pierre de Pons
- 1514 : chevalier Charles de Brumières
- 1518 : chevalier Nicolas d’Aubusson
- 1520 : chevalier Philippe de Villiers-l’Isle-Adam
- 1523 : chevalier Pierre de Cluys
- 1537 : chevalier Jacques de Bourbon
- 1542 : chevalier Philippe Carleau
- 1547 : chevalier Claude Danssienville
- 1549 : chevalier François de Lorraine
- 1553 : chevalier Pierre de La Fontaine
- 1565 : chevalier Thomas de Mye, dit Guespré
- 1583 : chevalier Georges de Regnier, dit Guerchy
- 1596 : chevalier Nicolas Aguevin
- 1601 : chevalier Hugues de Fouilleuse de Flavacourt
- 1630 : chevalier Georges de Regnier, dit Guerchy
- 1634 : chevalier Jean de Mondion
- 1639 : chevalier Maximilien de Dampont
- 1665 : chevalier Jacques de Gaulne de Covigny
- 1682 : chevalier Nicolas Chevestre de Cintray
- 1688 : chevalier Gabriel de Fresnière
- 1701 : chevalier Louis le Tonnelier de Breteuil
- 1716 : chevalier François de Comminges
- 1731 : chevalier Jean-Jacques de Mesmes
- 1744 : chevalier Constantin-Louis d’Estourmel
- 1763 : chevalier de Picot de Combrieux
- 1772 : chevalier Charles-Pierre de Saint-Pol-Hécourt
- 1776 : chevalier Claude de Rouvray de Saint-Simon
- 1788 : chevalier François-Thérèse de Géraldin
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr.
Sources de référence
- Archives départementales de la Seine-et- Marne pour l’extrait du plan napoléonien.
- ATAGRIF : La commanderie de Coulommiers d’hier à aujourd’hui. Les cahiers de la commanderie N°1 (1998).
- BAPTISTE (H.) : La commanderie des Templiers de Coulommiers : Vie et Résurrection. (2000).
- DAUVERGNE (A.) : Notice sur la chapelle de l’ancienne commanderie de l’Hôpital-sur-Coulommiers (Seine-et-Marne), ordres du Temple et de Malte. Bulletin de la langue de l’histoire et des arts de la France (1856).
- DESSAINT (E.) : Les Templiers. Causeries historiques (1900).
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon.
- Les Amis du Musée du Papier : La commanderie des Templiers sur Coulommiers. Coulommiers (1968).
- L’INSOLITE N°21 : Croisés, Templiers et Hospitaliers (Archives de l’Empire) par Les Amis de l’Insolite. 100 pages (2000).
- L’INSOLITE N°30 : Epitaphier de l’Ordre du Temple par Les Amis de l’Insolite. 220 pages (2006).
- MANNIER (E.) : Les commanderies du Grand-Prieuré de France. Paris (1872).
- Musée des Antiquités de Rouen.